![]() Newsletter hebdomadaire n°332 Jeudi 8 décembre 2022
![]() « Le robot le plus cher, c’est celui qui prend la poussière »
![]() De passage à Paris à l’occasion des Rencontres internationales de la chirurgie francophone organisées par l’Académie Nationale de Chirurgie, Per Vegard Nerseth, PDG de CMR Surgical, a présenté à TechMed Infos sa vision de la robotique chirurgicale. Quelle est l’idée qui a donné naissance à CMR Surgical ? Nous nous sommes fixé l’ambition d’œuvrer à l'égalité d'accès à la chirurgie mini-invasive à travers le monde. Pour atteindre cet objectif, la robotique chirurgicale est un outil incontournable, et cependant peu utilisé : de 1 % en Europe en moyenne à 11 % aux États-Unis des opérations sont assistées par des robots... Ce constat nous a conduits à réfléchir au design idéal, en mettant au point un dispositif moderne, mais aussi plus petit et mobile, afin de faciliter son utilisation et réduire le coût des procédures. Sa portabilité permet ainsi de le faire passer d’une salle d’opération à une autre et sa modularité d’accompagner les chirurgiens dans un large éventail de procédures. Par ailleurs, nous suivons un chemin commercial un peu différent des autres medtech du secteur, qui visent en priorité les États-Unis. Pour nous, la meilleure façon d’atteindre notre ambition de populariser la chirurgie robotique est de nous concentrer sur l’Europe. Dans la plupart des pays, les grandes universités et les grands hôpitaux sont déjà équipés. Mais les robots n’ont pas encore trouvé leur place dans les plus petits établissements en région, qui n’ont pas forcément les salles ou les moyens financiers de les accueillir. Les investissements des hôpitaux sont en effet contraints aujourd’hui. Comment les convaincre de l’efficience d’un robot chirurgical ? L’utilisation est la clé l’efficience. Le robot le plus cher finalement, c’est celui qui prend la poussière dans un coin de l’hôpital… Les hôpitaux ont besoin de dispositifs mobiles, simples à utiliser et en capacité de réaliser des centaines d’actes chaque année pour réduire les coûts. Au Royaume-Uni, par exemple, de nombreux établissements en région utilisent notre robot à plein temps d’une salle d’opération à l’autre. Sur cette base d’utilisation, les dispositifs sont rapidement rentabilisés. En France, en effet, les hôpitaux n’ont pas forcément l’idée d’investir dans la robotique chirurgicale. D’où l’intérêt du partenariat que nous venons de signer avec l’Institut Curie à Paris, qui doit démontrer, à travers deux études cliniques, les bénéfices de la chirurgie robot-assistée par rapport à la chirurgie conventionnelle, ainsi que l'ergonomie offerte par notre dispositif Versius®. D'un point de vue économique, nous avons par ailleurs développé différentes options de paiement pour les hôpitaux qui souhaitent utiliser Versius, notamment un modèle d'abonnement. Les hôpitaux n'ont alors pas besoin de payer le système, mais ils s'engagent à réaliser un nombre minimum de procédures par an sur six à sept ans. Cela donne de la visibilité à l'hôpital et lui permet de planifier les interventions chirurgicales à réaliser, sachant que plus les procédures sont nombreuses, moins le coût par intervention est élevé. Entre le Brexit et le MDR, CMR Surgical avance dans un environnement réglementaire incertain… Comment le gérez-vous ? Le MDR est en effet une grande interrogation pour de nombreuses sociétés, et le risque de voir disparaître des dispositifs dans les hôpitaux est réel. Mais de notre côté, nous avons pris l’initiative de nous attaquer très rapidement à la réglementation et aujourd’hui tous nos dispositifs sont certifiés, ou en cours de certification, et nous n’anticipons pas de difficulté particulière. D’ailleurs, en tant que dirigeant, je pense que cette réforme est plutôt bienvenue. Des questions se sont posées au cours des années précédentes sur certains produits et je pense, aussi en tant que patient potentiel, qu’une réponse était nécessaire. Bien sûr, le MDR rend le processus d’accès au marché plus long et plus complexe, mais le texte est bien équilibré. Concernant le Brexit, le MDR est encore reconnu au Royaume-Uni, mais il est difficile de savoir ce qu’il va se passer à plus long terme… Un rapprochement réglementaire entre le Royaume-Uni et l’Europe à travers une procédure harmonisée serait le bienvenu. Maintenant, même si CMR Surgical est une société britannique, nous sommes avant tout un acteur de la medtech qui veut proposer une véritable alternative européenne dans cette industrie.
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