Revue de presse quotidienne Mardi 31 janvier 2023
Le chiffre du jour : - 26,6 % C'est la baisse de la mortalité à deux ans des cancers pulmonaires en France entre les années 2000 et 2020, selon l’étude KBP-2020, menée par le Collège des pneumologues des hôpitaux généraux. A la Une Cancer: les conduites à risque sont encore trop minimisées en France (Le Figaro, Le Point – 30 janvier 2023)
Environ sept Français sur 10 déclarent avoir des informations solides sur les cancers, rapporte l'Institut national du cancer (INCa), dans son 4e Baromètre Cancer 2021, dévoilé hier en partenariat avec Santé publique France. Pourtant, les idées reçues demeurent nombreuses. Ainsi, 23% des personnes interrogées pensent que boire un peu de vin diminue le risque de cancer. De même, seuls 20% des fumeurs considèrent qu’il y a un risque de cancer lié au tabac au-delà de 20 cigarettes par jour. Concernant les cancers de la peau, de nombreux sondés minimisent également les risques liés à une exposition excessive au soleil ou aux UV artificiels. À l’inverse, de nombreuses personnes interrogées surestiment l’importance de l’hérédité dans le risque de développer un cancer, alors que seuls 10% des cas ont une origine génétique. D'après l'étude, les Français les moins diplômés et aux revenus plus faibles sont plus nombreux à sous-estimer les facteurs de risque avérés de cancers auxquels ils s'exposent. Pour l'INCa, ces résultats montrent aussi le manque d'impact des informations données sur les cancers. 56,1% des personnes interrogées estiment "qu'il y a tellement de recommandations différentes concernant le cancer qu'il est difficile de savoir lesquelles suivre". "Outil de pilotage des politiques de prévention, le baromètre cancer est également utile pour penser des pratiques de prévention différenciées pour les populations spécifiques", précise l'INCa. Réseaux sociaux
En France Intérim médical, accès aux soins: François Braun passe à l'action (Le Figaro, Les Echos – 31 janvier 2023; Le Quotidien du Médecin – 30 janvier 2023)
Le ministre de la Santé, François Braun, a fait part hier aux soignants de sa volonté d'accélérer les réformes dès cette année. Il a promis que les 600.000 malades chroniques sans médecin traitant seront "contactés" par l’Assurance-maladie "d’ici juin" pour se voir proposer "des solutions concrètes". Pour les médecins libéraux, le ministre a appelé à "dépasser les intérêts personnels, corporatistes ou sectoriels" en rappelant ses conditions à la revalorisation des tarifs: "Le gouvernement augmentera ceux qui augmentent le nombre de leurs patients et participent à la permanence et à la continuité des soins". A l'hôpital, François Braun a promis de mettre fin à l'"intérim cannibale" qui mine les finances et l'organisation des services, avec un blocage des rémunérations dès le 3 avril prochain. La vague de ces épidémies hivernales s'étant affaissée, l'exécutif promet qu'il ne reculera plus sur la question. Pour prévenir l'aggravation des difficultés, le gouvernement a toutefois demandé aux agences régionales de santé d'identifier "toutes les zones de risque" et créer "les conditions d'une solidarité territoriale permettant de franchir le cap". Le ministre a aussi lancé un appel au secteur privé où "l'encadrement des rémunérations n'est pas possible en droit" afin que "des engagements fermes soient pris pour réguler les rémunérations". En bref
Dans un article rapporté par Courrier International, The Economist note un bond inédit de l’obésité en France depuis une vingtaine d’années. Avec 17% de la population concernée, soit 8 millions de personnes, ce taux demeure bien inférieur à celui des États-Unis (40%), du Mexique (30%) ou du Royaume-Uni (26%). Mais la tendance à la hausse inquiète, car elle entraîne des problèmes de santé mentale et provoque certaines maladies, par exemple le diabète. Au-delà des répercussions sur la santé, la stigmatisation est encore très forte, note le journal britannique. Interrogé par Le Généraliste, le président du Collège de médecine générale, le Pr Paul Frappé critique la conclusion du baromètre Nères 2022, qui estime que 91,4 millions de consultations chez le généraliste pourraient être chaque année "évitées" avec une "véritable stratégie nationale du premier recours" chez le pharmacien. "Ce chiffre laisse clairement entendre que ce qui constitue un soin réside dans le simple fait de lui délivrer un médicament en accès libre. C'est mal connaître la réalité du terrain !", déplore le médecin. La règle de l'isolement en cas de test positif à la Covid-19 et celle de test pour les cas contacts sera officiellement abandonnée demain. Le ministère de la Santé met en avant le contexte épidémique "favorable", avec moins de 5.000 cas positifs par jour et des hospitalisations quotidiennes pour le traitement de la Covid au plus bas depuis juillet 2021. En outre, à partir du 1er février, si une personne "covidée" a besoin d’être mise en arrêt, elle devra passer par un médecin, précise Le Parisien. Élu en juin dernier avec 24 voix d'avance, Thomas Mesnier a perdu cette fois avec 474 bulletins de retard sur son concurrent de la Nupes, René Pilato, dimanche, lors de la législative partielle, organisée dans la 1re circonscription de Charente à la suite de l'invalidation du précédent scrutin par le Conseil constitutionnel. L'ex-rapporteur général du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) ne pourra donc pas porter la proposition de loi qu'il avait préparée sur "l'accès aux soins". (Le Quotidien du Médecin) Quatre établissements appartenant au Groupe Ramsay Santé ont été visés par une cyberattaque mercredi dernier. Le groupe évoque "une tentative d’intrusion extérieure" sur les serveurs informatiques de ces établissements de santé dont l’hôpital privé Jean-Mermoz (HPJM) à Lyon, l’hôpital privé de l’Est lyonnais (HPEL) à Saint-Priest et la clinique Convert de Bourg-en-Bresse. L’enquête n'a révélé aucun vol et les perturbations sur les soins ont été limitées, précise franceinfo. Dans le monde La réouverture des frontières chinoises relance les échanges scientifiques (Courrier International – 30 janvier 2023)
Après trois ans de politique "zéro Covid", qui a ralenti, voire stoppé, les collaborations des chercheurs chinois avec leurs homologues étrangers, l'heure est au rattrapage. Si la plupart attendent encore un éclaircissement sur le front épidémique, les voyages se préparent. "Il faut que nos recherches soient visibles", indique Cui Jingbo, un économiste qui étudie les questions environnementales. Quant au généticien Xu Shuhua, de l’université Fudan, à Shanghai, il souhaite utiliser la bourse qu’il a reçue avant la pandémie pour participer à un échange universitaire organisé avec l’université de Cambridge, au Royaume-Uni. Les chercheurs qui travaillent hors de Chine comptent aussi rendre visite à leurs collègues chinois. Pour le virologue Wang Linfa, à Singapour, la priorité absolue est de rencontrer des équipes de recherche à Pékin et à Canton qui concentrent leurs efforts sur la manière de se préparer aux pandémies. "Nous pouvons maintenant nous organiser avec plus de certitude", confie le chercheur. Les tensions géopolitiques tempèrent toutefois l’enthousiasme. Tout comme le durcissement des recherches par Pékin. "Cela fait longtemps que la société chinoise était placée à l’isolement, avec une censure bien plus stricte. Je m’attends donc à avoir un petit 'choc culturel' la prochaine fois que je me rendrai en Chine", indique Zhang Joy, sociologue à l’université du Kent, à Canterbury, au Royaume-Uni. En bref
L’OMS a appelé lundi, à l’occasion de la Journée mondiale des maladies tropicales négligées, à investir davantage contre ces pathologies (dengue, chikungunya, lèpre…) qui touchent plus de 1,6 milliard de personnes dans le monde. Celles-ci sont souvent délaissées, car elles ne concernent que les pays les plus pauvres du monde. "Nous disposons des outils et du savoir-faire non seulement pour sauver des vies et prévenir les souffrances, mais aussi pour libérer des communautés et des pays entiers de ces maladies", a plaidé le directeur général de l'organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Au Royaume-Uni, le service national de santé (NHS) a annoncé lundi un plan de deux ans destiné à restaurer les soins et les services d'urgences, lesquels font face actuellement à l'un de leurs pires hivers. Ce projet, au coût d'un milliard de £, prévoit notamment la mise en service de 800 ambulances supplémentaires et la création de 5.000 nouveaux lits d'hôpital. "Les services d'urgence font face à des défis importants, mais nous avons un projet ambitieux et crédible pour les réparer", indique le Premier ministre Rishi Sunak. (La Tribune) Les mesures prises au début de la pandémie de Covid-19 ont entraîné des retards conséquents dans les processus d’apprentissage des enfants, qu’ils n’ont pas rattrapés par la suite, selon une méta-analyse publiée dans Nature Human Behavior. Les auteurs estiment que les enfants ont perdu en moyenne l’équivalent du tiers d’une année scolaire, avec d’importantes disparités, notamment en fonction du milieu social. La France ne figure pas parmi les quinze pays étudiés dans ce travail, précise Le Figaro. Industrie et Services La pharma remporte un litige sur le programme américain de médicaments à prix réduit (Zonebourse – 30 janvier 2023)
Sanofi, Novo Nordisk et AstraZeneca ont gagné un procès aux États-Unis contre le Département américain de la santé et des services sociaux (HHS). L'affaire concerne le programme fédéral 340B, dans le cadre duquel les fabricants de médicaments accordent des remises aux prestataires de soins de santé éligibles qui desservent les populations à faible revenu. La plupart des ces prestataires n'ayant pas de pharmacies internes, ils passent donc par des pharmacies externes. Toutefois, les laboratoires ont estimé en 2020 que ces établissements étaient surutilisés, entraînant un détournement illégal de médicaments. Ils ont alors limité les ventes aux pharmacies concernées. Une décision contestée par le HHS, mais finalement confirmée par la justice, qui indique que rien dans la loi fédérale à l'origine du programme ne concerne les pharmacies contractuelles. En bref
Philips et ses salariés paient un lourd tribut au scandale des appareils respiratoires défectueux, utilisés dans le traitement de l’apnée du sommeil. Le géant néerlandais a vu ses comptes virer au rouge vif en 2022 avec une perte de 1,6 milliard. Le groupe a annoncé dans la foulée la suppression de 6.000 postes dans le monde, qui viennent s'ajouter à un précédent plan de 4.000 emplois, sur un effectif global de 80.000 personnes. Une décision "difficile, mais nécessaire", a commenté Roy Jakobs, le PDG arrivé en octobre pour redresser la situation et rétablir la confiance avec les patients et les médecins. (Le Figaro) Euroapi a annoncé mardi le redémarrage progressif de la production de prostaglandines sur son site de Budapest, en Hongrie. "Le groupe a construit et mis en place avec succès un plan de remédiation complet, lui permettant de redémarrer progressivement la production de prostaglandines en janvier. Le redémarrage étant par nature progressif, Euroapi prévoit que la majeure partie de la production de prostaglandines aura repris d'ici à la mi-avril 2023", a indiqué l'ancienne filiale de Sanofi dans un communiqué. (Investir) GSK a acquis une participation de 11% dans Wave Life Sciences, biotech de Cambridge spécialisée dans les maladies génétiques, pour 50 millions de $. Cette opération s'intègre dans l'accord de collaboration signé entre les deux laboratoires en décembre 2022. Elle permet aux deux sociétés de poursuivre le développement de thérapies à base d'oligonucléotides pour de multiples maladies. (Zonebourse) Actualité du médicament Vaccins, traitements: vers la fin de la tuberculose ? (Le Monde – 31 janvier 2023)
L’heure est à l’optimisme sur le front de la lutte contre la tuberculose, constate Le Monde. Malgré des cas en hausse, liés aux perturbations de la Covid-19, le développement de nouveaux vaccins et médicaments suscite en effet l'espoir de nouvelles armes efficaces pour prévenir et traitement de la maladie. "C’est la première fois dans ma carrière que j’ai le sentiment qu’au cours de cette décennie nous pourrions apporter un réel changement à la tuberculose", s’est enthousiasmé, à Davos, Jeremy Farrar, directeur du Wellcome Trust, principal financeur privé de la recherche médicale au Royaume-Uni. Sur les seize candidats-vaccins en cours de développement, plusieurs essais ont déjà été lancés, notamment en Afrique. Celui développé par le laboratoire GSK, en particulier, est le plus avancé, avec un essai de phase III qui devrait commencer en 2023-2024. Sur le front des traitements, Médecins sans frontières (MSF) mène depuis 2017 un vaste essai clinique en Afrique du Sud, en Biélorussie et en Ouzbékistan pour évaluer la sécurité et l’efficacité de trois combinaisons différentes d’antibiotiques, avec des résultats encourageants. "Ces traitements sont presque magiques: sans injection, très courts et très sûrs. D’autres essais sont menés dans d’autres pays, on espère avoir des résultats complémentaires", s’enthousiasme Cathy Hewison, coordinatrice du groupe d’experts sur la tuberculose pour MSF. Les résultats de l’essai End-TB, qui teste actuellement cinq autres combinaisons d’antibiotiques dans huit pays, sont aussi attendus cette année. En bref
Sanofi et Regeneron annoncent le feu vert de la Commission européenne à l'utilisation du Dupixent® (dupilumab) contre l'œsophagite à éosinophiles (EoE), une maladie qui endommage l'œsophage. "Cette nouvelle approbation établit Dupixent® comme le seul médicament ciblé indiqué expressément pour le traitement de l'œsophagite à éosinophiles dans l'Union européenne", a déclaré George D. Yancopoulos, président et directeur scientifique de Regeneron. (La Tribune) Dans une étude publiée dans la revue Nature Catalysis, des chercheurs européens s'intéressent au potentiel de l’albicidine, une molécule produite par une bactérie pathogène, Xanthomonas albilineans, connue pour s’attaquer à la canne à sucre, pour lutter contre l'antibiorésistance. "Nous pensons qu'elle est l’un des meilleurs nouveaux antibiotiques depuis des années. Elle est efficace à de faibles concentrations et est puissante face aux bactéries pathogènes, même celles qui sont résistantes aux fluoroquinolones", souligne Dmitry Ghilarov, chercheur au Centre John Innes à Norwich, au Royaume-Uni. (Courrier International)
Revue de presse quotidienne N°5783 - Mardi 31 janvier 2023 © PR Editions AVERTISSEMENT Nous vous rappelons que conformément à la loi Informatique et libertés vous disposez d'un droit d'accès et de rectification relativement aux informations vous concernant que vous pouvez exercer à tout moment en écrivant à l'adresse suivante : Je souhaite me désabonner de la revue de presse |