![]() Newsletter bimensuelle n°741 Jeudi 30 janvier 2025
![]() Antoine Pouppez, CEO de neuroClues
![]() Spécialisée dans le diagnostic des maladies neurodégénératives grâce à l’oculomotricité, neuroClues vient d'obtenir son marquage CE de son dispositif. Antoine Pouppez, cofondateur de la medtech avec Pierre Pouget et Pierre Daye, détaille ses ambitions, en saluant la réactivité de leur organisme notifié qui implémente le règlement MDR. Quelle est l'ambition de neuroClues ? Quels sont les travaux à l'origine de son développement ? Notre ambition est de devenir le "stéthoscope du cerveau" : un outil de mesure qui aide les soignants – d'abord les neurologues, puis les médecins en première ligne – à diagnostiquer plus efficacement les maladies neurologiques. Notre dispositif de classe 2A, neuroClues, se concentre sur l’oculomotricité, soit l’analyse des mouvements oculaires. Ce domaine, étudié depuis 1903 avec des recherches sur des patients atteints de schizophrénie, est longtemps resté limité par des méthodes traditionnelles comme le suivi du doigt par le patient, peu précises. Les années 1960 ont marqué un tournant grâce à l’apparition de systèmes de suivi oculaire vidéo, mais ces dispositifs nécessitaient des installations complexes : pièces dédiées, ordinateurs puissants, longues durées d'examen, etc. C’est ici que neuroClues intervient, en rendant cette technologie accessible. « Nous proposons un dispositif portable et efficace, capable de fournir des données précises en quelques minutes, sans compromettre la qualité de l'information. » Vous avez récemment obtenu le marquage CE pour votre solution, conformément au règlement MDR. Comment s’est déroulé ce processus ? « Dès sa création en 2020, neuroClues a intégré la dimension réglementaire au cœur de sa stratégie. Notre première collaboratrice, avant même la mise au point d'un prototype, était d'ailleurs notre responsable qualité et réglementaire. Nous avons ainsi été certifiés ISO 13485 dès 2021, ce qui nous a permis de construire une relation solide avec notre organisme notifié et de comprendre très tôt les exigences du règlement MDR. Ensuite, notre dossier technique a été déposé en juin dernier en parallèle aux Etats-Unis et en Europe. Finalement, la procédure européenne a été complétée en cinq mois seulement, au moment où la FDA américaine commençait seulement à nous interroger sur certains points… C'est un délai exceptionnellement rapide, surtout dans le contexte du nouveau règlement, qui montre qu'il est encore possible d'innover en France. Nous avons aussi choisi de nous concentrer d'abord sur l'Europe pour le lancement commercial, où nous avons des connexions plus fortes et un marché moins concurrentiel. Notre stratégie est de devenir un champion européen avant de nous lancer aux États-Unis, probablement en 2026. » Quelles sont vos priorités commerciales en Europe et vos prochaines étapes en R&D ? « En Europe, nous ciblons des marchés clés comme la France, la Suisse, l’Italie et le Benelux, où des codes de remboursement pour les tests d’oculomotricité existent déjà, facilitant l’adoption de notre dispositif. Notre objectif est de couvrir rapidement ces régions avant de nous étendre à l’ensemble de l’Europe d’ici 2026. Côté R&D, nous participons à la plus grande cohorte française de patients atteints de Parkinson et collaborons avec le projet CONSTANCES, qui suit 220 000 personnes en France, pour constituer des bases de données sur l’oculomotricité. Cela permettra d'améliorer la sensibilité de notre dispositif et de détecter plus tôt les anomalies. Plus globalement, notre plan de R&D repose sur trois phases : d'abord fournir un outil d'aide au diagnostic, capable d'identifier des déviations par rapport à des normes établies ; ensuite transformer notre dispositif en un outil de diagnostic à part entière, notamment pour des maladies comme Parkinson et Alzheimer ; et, enfin, rendre notre technologie aussi accessible qu'un stéthoscope, en l'intégrant dans des dispositifs portables, voire sur des smartphones, pour permettre un dépistage précoce en première ligne de soins. »
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